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Paroles

 

A quoi ça sert l'amour

A quoi ça sert l'amour ?
On raconte toujours
Des histoires insensées.
A quoi ça sert d'aimer ?

L'amour ne s'explique pas !
C'est une chose comme ça,
Qui vient on ne sait d'où
Et vous prend tout à coup.
Moi, j'ai entendu dire
Que l'amour fait souffrir,
Que l'amour fait pleurer.
A quoi ça sert d'aimer ?

L'amour ça sert à quoi ?
A nous donner d' la joie
Avec des larmes aux yeux...
C'est triste et merveilleux !

Pourtant on dit souvent
Que l'amour est décevant,
Qu'il y en a un sur deux
Qui n'est jamais heureux...

Même quand on l'a perdu,
L'amour qu'on a connu
Vous laisse un goùt de miel.
L'amour c'est éternel !

Tout ça, c'est très joli,
Mais quand tout est fini,
Il ne vous reste rien
Qu'un immense chagrin...

Tout ce qui maintenant
Te semble déchirant,
Demain, sera pour toi
Un souvenir de joie !

En somme, si j'ai compris,
Sans amour dans la vie,
Sans ses joies, ses chagrins,
On a vécu pour rien ?

Mais oui ! Regarde-moi !
A chaque fois j'y crois
Et j'y croirai toujours...
Ça sert à ça, l'amour !
Mais toi, t'es le dernier,
Mais toi, t'es le premier !
Avant toi, 'y avait rien,
Avec toi je suis bien !
C'est toi que je voulais,
C'est toi qu'il me fallait !
Toi qui j'aimerai toujours...
Ça sert à ça, l'amour !...

 

Adieu mon coeur

 

Adieu mon coeur.
On te jette au malheur.
Tu n'auras pas mes yeux
Pour mourir...
Adieu mon coeur.
Les échos du bonheur
Font tes chants tristes
Autant qu'un repentir.

Autrefois tu respirais le soleil d'or.
Tu marchais sur des trèsors.
On était vagabonds.
On aimait les chansons.
Ç'a fini dans les prisons.

Adieu mon coeur.
On te jette au malheur.
Tu n'auras pas mes yeux
Pour mourir...
Adieu mon coeur.
Les échos du bonheur
Font tes chants tristes
Autant qu'un repentir...
Un repentir...

Browning

 

Y'avait qu'à r'garder sa figure
Et tout de suite on comprenait :
Monsieur Browning, qu'on l'appelait,
Un nom qui sentait l'aventure.
C'était le roi du revolver.
Il en avait de magnifiques
Qu'il avait ram'nés d'Amérique,
Où qu'on fabriqu' les vrais gangsters.
Il nous racontait son histoire,
Son premier crim' et puis la gloire,
Browning, Browning.
Il nous montrait des tas d'photos
Pris's en premièr' pag' des journaux,
Browning, Browning.
Il nous disait : "Vous autr's en France,
Vous manquez encor' d'expérience.",
Browning, Browning.
Avec ça, pas besoin d'êtr' fort.
C'est l'maladroit qu'a toujours tort
Et viv' Browning.

Parc' qu'il avait de l'élégance
Et des costum's de cinéma,
Il nous r'gardait de haut en bas
Avec mépris et insolence
Et tout's nos femm's, ell's l'admiraient
"Ah ! comment c'est qu'il a d'allure
Et ce typ' là, quelle envergure."
Mais nous, les homm's, il nous courait.
C'était toujours la mêm' histoire :
Son premier crim' et puis la gloire,
Browning, Browning.
On l'voyait sur les grands journaux,
Juste à côté d'Greta Garbo,
Browning, Browning.
A l'écouter, on d'venait bête.
On n'avait plus qu'ça dans la tête,
Browning, Browning
Et nous pensions "Marre à la fin !
Il nous ennuie, l'Américain
Et son Browning."

Pour nous apprendr' la vraie manière,
Pour nous donner un' bonn' leçon,
Il a tenu, ce brav' garçon,
A nous montrer son savoir-faire.
C'est dans un' sall' de restaurant
Qu'il a voulu fair' l'expérience,
Mais le pauvr' typ' n'a pas eu d'chance.
Comme il sortait ses instruments,
Il a roulé sous la banquette
Avec un p'tit trou dans la tête,
Browning, Browning.
Oh ça n'a pas claqué bien fort
Mais tout de mêm', il en est mort,
Browning, Browning,
Et puis quelqu'un dans le silence
A dit "Maint'nant à quoi qu'tu penses,
Browning, Browning ?"
Il pens' plus rien puisqu'il est mort.
Tu parlais trop... ben t'as eu tort.
Bye-Bye, Browning.
 

C'est merveilleux

 

Le jour où tu m'as rencontrée
Etait un jour triste à mourir
Et je traînais dans mes pensées
Un ennui à n'en plus finir
Mais il a suffi que tu viennes
Pour que j'oublie toutes mes peines

{Refrain:}
C'est merveilleux
Quand on est tous les deux
Le bonheur nous surveille
C'est merveilleux
Quand on est amoureux
Les beaux jours se réveillent
C'est merveilleux
La vie est peinte en bleu
A grands coups de soleil
Puisque je t'aime et que tu m'aimes
C'est merveilleux

Nous passerons toute la vie
A chanter un si grand amour
Pour une chanson si jolie
La vie n'a pas assez de jours
Nous en ferons une harmonie
Qui ne sera jamais finie

{Refrain}

 

C'est pour ca

 

Il était une amoureuse
Qui vivait sans être heureuse.
Son amant ne l'aimait pas.
C'est drôle, mais c'était comme ça.
Elle courut à la fontaine
Afin d'y noyer sa peine
Et tout le diable et son train
La poussaient dans le chemin.

C'est pour ça que l'amour pleurait dans son coin,
C'est pour ça que le ciel n'y comprenait rien.
Les jours de lumière,
Les mots des prières,
Tous en procession,
Lui faisaient escorte
Mais la fille est morte
En criant : "pardon".
C'est pour ça que l'amour pleurait dans son coin,
C'est pour ça que le ciel n'y comprenait rien...

Toutes les fleurs se fanèrent
Et la nuit couvrit la terre
Pour chanter le dernier jour
De cette morte d'amour.
Échappés du noir manège,
Les mal-aimés en cortège
Partent essayer d'empêcher
Le soleil de se lever.

C'est pour ça que l'amour n'avait plus d'amis,
C'est pour ça que le ciel cherchait un abri.
Les jeux et les rondes,
Toutes les joies du monde
Voulaient s'en aller
Et le coeur des hommes,
Tout pourri d'automne
Allait se fâner...
C'est pour ça que l'amour n'avait plus d'amis,
C'est pour ça que le ciel cherchait un abri.

Mais voilà que ma légende
Va danser sous les guirlandes.
Ça ne pouvait pas durer.
L'amour a tout arrangé
Et, depuis, c'est lui qui chante.
Tant pis pour qui se tourmente.
Vous pouvez toujours pleurer.
Il est plus fort à chanter...

C'est pour ça qu'on entend les accordéons,
C'est pour ça que la rue éclate en chansons.
Le chagrin des âmes,
Dans tout ce vacarme,
On ne l'entend plus.
L'amour fait la fête
Et chacun, c'est bête,
A coeur que veux-tu.
C'est pour ça qu'on entend les accordéons,
C'est pour ça que la rue éclate en chansons.

 

C'était une histoire d'amour

 

J'ai connu des jours magnifiques.
L'amour était mon serviteur.
La vie chantait comme un' musique
Et elle m'offrait des tas d'bonheurs
Mais j'en achetais sans compter :
J'avais mon coeur à dépenser.

C'était un histoire d'amour.
C'était comme un beau jour de fête,
Plein de soleil et de guinguettes,
Où le printemps m'faisait la cour
Mais quand le histoir's sont trop jolies,
Ça ne peut pas durer toujours.
C'était une histoire d'amour.
Ma part de joie, ma part de rêve,
Il a bien fallu qu'ell' s'achève
Pour me faire un chagrin d'amour.

Et tant pis si mes nuits sont blanches,
Tant pis pour moi si j'pleur' tout l'temps.
C'est le chagrin qui prend sa r'vanche.
Y'a qu'le chagrin qui est content.
Vraiment, il y a de quoi rire.
J'ai l'impression d'vouloir mourir.

C'était un histoire d'amour.
C'était comme un beau jour de fête,
Plein de soleil et de guinguettes,
Où le printemps m'faisait la cour
Mais quand les histoir's son trop jolies,
Ça ne peut pas durer toujours..
C'était une histoire d'amour
Dont rien désormais ne demeure.
Il faut toujours que quelqu'un pleure
Pour faire une histoire d'amour.

 

De l'autre côté d'la rue

 

Des murs qui se lézardent,
Un escalier étroit,
Une vieille mansarde
Et me voilà chez moi.
Un lit qui se gondole,
Un' table de guingois,
Une lampe à pétrole
Et me voilà chez moi
Mais le soir, quand le cafard me pénètre
Et que mon coeur est par trop malheureux,
J'écarte les rideaux de ma fenêtre
Et j'écarquille les yeux.

{Refrain:}
D'l'autr' côté d'la rue,
Y'a un' fille,
Y'a un' bell' fille
Qui a tout c'qu'il lui faut
Et mêm' le superflu.
D'l'autr' côté d'la rue,
Elle a d'l'argent, un' maison, des voitures,
Des draps en soie, des bijoux, des fourrures.
D'l'autr' côté d'la rue,
Y'a un' fille,
Y'a un' bell' fille.
Si j'en avais le quart, je n'en d'mand'rais pas plus,
D'l'autr' côté d'la rue.


J'le connaissais à peine,
On s'était vu trois fois
Mais à la fin d'la s'maine
Il est venu chez moi.
Dans ma chambre au septième,
Au bout du corridor,
Il murmura : "Je t'aime".
Moi j'ai dit : "Je t'adore".
Il m'a comblée de baisers, de caresses,
Je ne désire plus rien dans ses bras.
Je vois ses yeux tout remplis de tendresse,
Alors je me dis tout bas :

D'l'autr' côté d'la rue,
Y'a un' fill',
Y'a un' pauvr' fille
Qui n'connaît rien d'l'amour,
Ni d'ses joies éperdues.
D'l'autre côté d'la rue,
Ell' peut garder son monsieur qu'ell' déteste,
Ses beaux bijoux, tout son luxe et le reste.
D'l'autr' côté d'la rue,
Y'a un' fill',
Y'a un' pauvr' fille
Qui regarde souvent, d'un air triste et perdu,
D'l'autr' côté d'la rue.

 

Elle fréquentait la rue Pigalle

 

Ell' fréquentait la rue Pigalle.
Ell' sentait l'vice à bon marché.
Elle était tout' noire de péchés
Avec un pauvr' visage tout pâle.
Pourtant, y'avait dans l'fond d'ses yeux
Comm' quequ' chos' de miraculeux
Qui semblait mettre un peu d'ciel bleu
Dans celui tout sale de Pigalle.

Il lui avait dit : "Vous êt's belle."
Et d'habitud', dans c'quartier-là,
On dit jamais les chos's comm' ça
Aux fill's qui font l'mêm' métier qu'elle
Et comme ell' voulait s'confesser,
Il la couvrait tout' de baisers,
En lui disant : "Laiss' ton passé,
Moi, j'vois qu'un' chos', c'est qu' tu es belle."

Y'a des imag's qui vous tracassent
Et, quand ell' sortait avec lui,
Depuis Barbès jusqu'à Clichy
Son passé lui f'sait la grimace
Et sur les trottoirs plein d'souv'nirs,
Ell' voyait son amour s'flétrir,
Alors, ell' lui d'manda d'partir,
Et il l'emm'na vers Montparnasse.

Ell' croyait r'commencer sa vie,
Mais c'est lui qui s'mit à changer.
Il la r'gardait tout étonné,
Disant : "J'te croyais plus jolie,
Ici, le jour t'éclair' de trop,
On voit tes vic's à fleur de peau.
Vaudrait p't'êtr' mieux qu' tu r'tourn's là-haut
Et qu'on reprenn' chacun sa vie."

Elle est r'tourné' dans son Pigalle.
Y'a plus personn' pour la r'pêcher.
Elle a r'trouvée tous ses péchés,
Ses coins d'ombre et ses trottoirs sales
Mais quand ell' voit des amoureux
Qui r'mont'nt la rue d'un air joyeux,
Y'a des larm's dans ses grands yeux bleus
Qui coul'nt le long d'ses jou's tout's pâles.

 

Fais comme si

 

Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on s'aimait,
Rien qu'un jour, rien qu'un jour,
L'amour c'était vrai...
Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on pouvait,
Mon amour, mon amour,
S'aimer à tout jamais...
Fais comme si...

En fermant mes bras, mes bras sur moi,
Je m'évade un peu
Et, croyant que je suis dans tes bras,
Je rêve à tes yeux...

Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on s'aimait,
Et qu'un jour, rien qu'un jour,
L'amour c'était vrai...
Fais comme si, mon amour,
Fais comme si on pouvait,
Mon amour, mon amour,
S'aimer à tout jamais...
Fais comme si...

 

J'ai dansé avec l'amour

 

{Refrain:}
J'ai dansé avec l'amour.
J'ai fait des tours et des tours.
Ce fut un soir merveilleux.
Je ne voyais que ses yeux si bleus,
Ses cheveux couleur de blond.
Lui et moi, que c'était bon.
L'amour avait dans ses yeux
Tant d'amour, tant d'amour,
Tant d'amour, d'amour.

Lui et moi contre lui,
Au-dessus la nuit,
Tournent dans le bruit.
Moi, n'osant pas parler,
Le corps bousculé,
J'étais admirée.
Lui, la musique et lui.
Partout l'amour, partout la fièvre
Et nos corps frissonnants.
Moi, la musique et moi.
Partout ses yeux, partout ses lèvres
Et puis mon coeur hurlant.

{Refrain}

 

Je n'en connais pas la fin

 

Depuis quelque temps l'on fredonne,
Dans mon quartier, une chanson,
La musique en est monotone
Et les paroles sans façon.
Ce n'est qu'une chanson dus rues
Dont on ne connaît pas l'auteur.
Depuis que je l'ai entendue,
Elle chante et danse dans mon coeur.

{Refrain:}
Ha ha ha ha,
A mon amour,
Ha ha ha ha,
A toi toujours,
Ha ha ha ha,
Dans tes grands yeux,
Ha ha ha ha,
Rien que nous deux.

Avec des mots naïfs et tendres,
Elle raconte un grand amour
Mais il m'a bien semblé comprendre
Que la femme souffrait un jour.
Si l'amant fut méchant pour elle,
Je veux en ignorer la fin
Et, pour que ma chanson soit belle,
Je me contente du refrain.

{Refrain}

Ils s'aimeront toute la vie.
Pour bien s'aimer, ce n'est pas long.
Que cette histoire est donc jolie.
Qu'elle est donc belle, ma chanson.
Il en est de plus poétiques,
Je le sais bien, oui, mais voilà,
Pour moi, c'est la plus magnifique,
Car ma chanson ne finit pas.

{Refrain}

 

Je t'ai dans la peau

 

Toi...
Toujours toi...
Rien que toi...
Partout toi...
Toi... toi... toi...
Toi...

Je t'ai dans la peau,
'y a rien à faire.
Obstinément, tu es là.
J'ai beau chercher à m'en défaire,
Tu es toujours près de moi.
Je t'ai dans la peau,
'y a rien à faire.
Tu es partout sur mon corps.
J'ai froid, j'ai chaud.
Je sens la fièvre sur ma peau.

Après tout, je m'en fous de ce qu'on peut penser.
Je n'peux pas m'empêcher de crier.
Tu es tout pour moi, j' suis intoxiquée
Et je t'aime, je t'aime à en crever.

Je t'ai dans la peau,
'y a rien à faire.
Obstinément, tu es là.
J'ai beau chercher à m'en défaire,
Tu es toujours près de moi.
Je t'ai dans la peau,
'y a rien à faire.
Tu es partout sur mon corps.
J'ai froid, j'ai chaud.
Je sens tes lèvres sur ma peau.
...

'y a rien à faire, j' t'ai dans la peau...


 

La goualante du pauvre Jean

 

Esgourdez rien qu'un instant
La goualante du pauvre Jean
Que les femmes n'aimaient pas
Mais n'oubliaient pas:

Dans la vie y'a qu'une morale:
Qu'on soit riche ou sans le sou,
Sans amour on est rien du tout,
On est rien du tout.

Il vivait au jour le jour
Dans la soir ou le velours.
Il pionçait dans de beaux draps,
Mais n'oubliez pas:

Dans la vie on est peau de balle
Quand notre coeur est au clou.
Sans amour on est rien du tout,
On est rien du tout.

Il becquetait chez les barons,
Il guinchait dans les salons
Et lichait tous les tafias,
Mais n'oubliez pas:

Rien ne vaut une belle fille
Qui partage votre ragoût.
Sans amour on est rien du tout,
On est rien du tout.

Pour gagner des picaillons,
Il fut un méchant larron.
On le saluait bien bas,
Mais n'oubliez pas:

Un jour on fait la pirouette
Et derrière les verrous,
Sans amour on est rien du tout,
On est rien du tout.

Esgourdez bien, jeunes gens.
Profitez de vos vingt ans.
On ne les a qu'une fois
Et n'oubliez pas:

Plutôt qu'une cordelette,
Mieux vaut une femme à son cou.
Sans amour on est rien du tout,
On est rien du tout.

Et voilà mes braves gens
La goualante du pauvre Jean
Qui vous dit en vous quittant:
AIMEZ-VOUS.

 

La vie en rose

 

Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voilà le portrait sans retouche
De l'homme auquel j'appartiens

{Refrain:}
Quand il me prend dans ses bras,
Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose,
Il me dit des mots d'amour
Des mots de tous les jours,
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon coeur,
Une part de bonheur
Dont je connais la cause,
C'est lui pour moi,
Moi pour lui dans la vie
Il me l'a dit, l'a juré
Pour la vie.
Et dès que je l'aperçois
Alors je sens en moi
Mon coeur qui bat.

Des nuits d'amour à plus finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis, des chagrins s'effacent
Heureux, heureux à en mourir

{au Refrain}

 

L'accordéoniste

 

La fille de joie est belle
Au coin de la rue là-bas
Elle a une clientèle
Qui lui remplit son bas
Quand son boulot s'achève
Elle s'en va à son tour
Chercher un peu de rêve
Dans un bal du faubourg
Son homme est un artiste
C'est un drôle de petit gars
Un accordéoniste
Qui sait jouer la java

Elle écoute la java
Mais elle ne la danse pas
Elle ne regarde même pas la piste
Et ses yeux amoureux
Suivent le jeu nerveux
Et les doigts secs et longs de l'artiste
Ca lui rentre dans la peau
Par le bas, par le haut
Elle a envie de chanter
C'est physique
Tout son être est tendu
Son souffle est suspendu
C'est une vraie tordue de la musique

La fille de joie est triste
Au coin de la rue là-bas
Son accordéoniste
Il est parti soldat
Quand y reviendra de la guerre
Ils prendront une maison
Elle sera la caissière
Et lui, sera le patron
Que la vie sera belle
Ils seront de vrais pachas
Et tous les soirs pour elle
Il jouera la java

Elle écoute la java
Qu'elle fredonne tout bas
Elle revoit son accordéoniste
Et ses yeux amoureux
Suivent le jeu nerveux
Et les doigts secs et longs de l'artiste
Ca lui rentre dans la peau
Par le bas, par le haut
Elle a envie de chanter
C'est physique
Tout son être est tendu
Son souffle est suspendu
C'est une vraie tordue de la musique

La fille de joie est seule
Au coin de la rue là-bas
Les filles qui font la gueule
Les hommes n'en veulent pas
Et tant pis si elle crève
Son homme ne reviendra plus
Adieux tous les beaux rêves
Sa vie, elle est foutue
Pourtant ses jambes tristes
L'emmènent au boui-boui
Où y'a un autre artiste
Qui joue toute la nuit

Elle écoute la java...
... elle entend la java
... elle a fermé les yeux
... et les doigts secs et nerveux ...
Ca lui rentre dans la peau
Par le bas, par le haut
Elle a envie de gueuler
C'est physique
Alors pour oublier
Elle s'est mise à danser, à tourner
Au son de la musique...

...
ARRÊTEZ !
Arrêtez la musique ! ...

 

Le chant d'amour

 

Si vous voulez bien écouter,
Je vais chanter un chant d'amour,
Un chant d'amour banal à souhait
Pour deux amants qui s'adoraient.
Si vous me laissez raconter
L'histoire d'amour belle à rêver,
Alors, laissez-moi chanter...

Si vous me laissez raconter,
Je vais pleurer leur chant d'amour
Car hélas on a séparé
Nos deux amants, nos fous d'amour.
Ils en sont morts d'un même chagrin.
Je ne peux chanter le chagrin,
Alors, laissez-moi pleurer...

Oui, mais ceux qui se sont aimés,
Vraiment aimés, aimés d'amour,
Ils se retrouveront un jour,
Là dans le temps, et pour toujours
Et je suis sûre que, maintenant,
Ils sont ensembles nos amants,
Alors, laissez-moi chanter...

La-la-la...
La-la...
...
Alors, laissez-moi chanter...

 

Le chant du pirate

 

Marchant par-dessus les tempêtes,
Courant dans la vague et le vent,
Chassant les blanches goélettes,
C'est nous ça, les gaillards d'avant.
C'est nous qui sommes les corsaires,
Brigands tout comme étaient nos pères.

{Refrain:}
Ho-hisse et Ho ! Miséricorde !
Pour nous tenir au bout d'une corde,
Faudra d'abord nous attraper,
Faudra d'abord nous aborder...
Ho-hisse-ho ! Pavillon noir !
Ho-hisse-ho ! Pavillon haut !
Tant que le vent pousse la frégate,
'y a du bon temps pour les pirates.
Tant que la mer est par-dessous,
C'est le corsaire qui tient le bon bout !
Ho-hisse-ho ! Pavillon noir !
Ho-hisse-ho ! Pavillon haut !

Tant pis pour les yeux de ta mère.
Tant pis pour la reine et le roi.
Tant mieux si tu deviens corsaire.
Jésus était un hors-la-loi.
Viens donc fréquenter les étoiles.
Dormir dans le ventre des voiles.

{Refrain}

 

Le disque usé

 

Impasse de la gouttière,
Dans la ruelle aux mat'lots
Où n'entre pas la lumière,
Y a un vilain caboulot.
La figure triste et pâle,
Une servante aux yeux bleus
Rêve aux plus belles escales
Et à des ciels merveilleux.
Chaque sifflet des bateaux
Lui dit : "Ton attente est vaine."
Mais, dans un coin, un phono
Chante sa vieille rengaine.

"Tant qu'y'a d'la vie, y'a d'l'espoir.
Vos désirs, vos rêves
Seront exaucés un soir.
Avant que votre vie s'achève,
Le bonheur viendra vous voir.
Il faut l'attendre sans trêve.
Chassez les papillons noirs.
Tant qu'y'a d'la vie, y'a d'l'espoir."

Il était beau comme un ange,
Des cheveux blonds comm' le miel.
Son regard était étrange,
Plus bleu que le bleu du ciel.
Il appela la servante
Et lui dit : "Je te cherchais."
Elle répondit, tremblante :
"Y'a longtemps que j'attendais."
Il l'a serrée dans ses bras,
"Quand je serai capitaine..."
Et le vieux disque, tout bas,
Chante sa vieille rengaine.

"Tant qu'y'a d'la vie, y'a d'l'espoir.
Vos désirs, vos rêves
Seront exaucés un soir.
Avant que votre vie s'achève,
Le bonheur viendra vous voir.
Il faut l'attendre sans trêve.
Chassez les papillons noirs.
Tant qu'y'a d'la vie, y'a d'l'espoir."

Impasse de la gouttière,
Dans la ruelle aux mat'lots
Où n'entre pas la lumière,
Y'a un vilain caboulot.
Elle attend, fière et hautaine,
Elle attend, depuis vingt ans,
Elle attend son capitaine,
Et son regard est confiant.
Chaque sifflet des bateaux
Lui dit : "Ton attente est vaine."
Mais elle écout' le phono
Raclant sa vieille rengaine.

Tant qu'y'a d'la vie y'a d'l'esp...
Y'a d'l'esp...
Y'a d'l'esp...
Vos désirs, vos rêves
Seront exaucés un soir.
Avant que votre vie s'achève,
Le bonheur viendra vous voir.
Il faut l'attendre sans trêve.
Chassez les papillons noirs.
Tant qu'y'a d'la vie y'a d'l'esp...
Tant qu'y'a d'la vie y'a d'l'esp...
Tant qu'y'a d'la vie y'a d'l'esp...

 

Le grand Voyage du Pauvre Négre

 

Soleil de feu sur la mer Rouge.
Pas une vague, rien ne bouge.
Dessus la mer, un vieux cargo
Qui s'en va jusqu'à Bornéo
Et, dans la soute, pleure un nègre,
Un pauvre nègre, un nègre maigre,
Un nègre maigre dont les os
Semblent vouloir trouer la peau.

"Oh yo... Oh yo...
Monsieur Bon Dieu, c'est pas gentil.
Moi pas vouloir quitter pays.
Moi vouloir voir le grand bateau
Qui crach' du feu et march' sur l'eau
Et, sur le pont, moi j'ai dormi.
Alors bateau il est parti
Et capitaine a dit comm' ça :
"Nègre au charbon il travaill'ra."
Monsieur Bon Dieu, c'est pas gentil.
Moi pas vouloir quitter pays.
Oh yo... Oh yo..."

Toujours plus loin autour du monde,
Le vieux cargo poursuit sa ronde.
Le monde est grand... Toujours des ports...
Toujours plus loin... Encore des ports...
Et, dans la soute, pleure un nègre,
Un pauvre nègre, un nègre maigre,
Un nègre maigre dont les os
Semblent vouloir trouer la peau.

"Oh yo... Oh yo...
Monsieur Bon Dieu, c'est pas gentil.
Y'en a maint'nant perdu pays.
Pays à moi, très loin sur l'eau,
Et moi travaille au fond bateau.
Toujours ici comm' dans l'enfer,
Jamais plus voir danser la mer,
Jamais plus voir grand ciel tout bleu
Et pauvre nègre malheureux.
Monsieur Bon Dieu, c'est pas gentil,
Moi pas vouloir quitter pays.
Oh yo... Oh yo..."

Au bout du ciel, sur la mer calme,
Dans la nuit claire, il voit des palmes,
Alors il crie : "C'est mon pays !"
Et dans la mer il a bondi
Et dans la vague chante un nègre,
Un pauvre nègre, un nègre maigre,
Un nègre maigre dont les os
Semblent vouloir trouer la peau.

Oh yo... Oh yo...
Monsieur Bon Dieu, toi bien gentil,
Ramener moi dans mon pays.
Mais viens Bon Dieu... Viens mon secours,
Moi pas pouvoir nager toujours.
Pays trop loin pour arriver
Et pauvre nègre fatigué.
Ça y est... Fini !... Monsieur Bon Dieu !...
Adieu pays... Tout l'monde adieu...
Monsieur Bon Dieu, c'est pas gentil.
Moi pas vouloir quitter pays.
Oh yo... Oh yo...

 

Les amants de demain

 

Les amants de demain,
Le coeur ensoleillé,
Les yeux émerveillés,
Iront main dans la main.
Les amants de demain,
Les bras chargés d'amour,
S'aimeront à leur tour
Dès demain...

Les amants de demain
S'aimeront d'un coeur pur,
Bénissant leurs blessures,
Éperdus de s'aimer.
Ils iront vers le feu
Qui dévore les yeux
Et réchauffe leurs mains,
Les amants de demain...

Ils se rencontreront
Autour d'une chanson
Qui les aura vus naître.
Ils seront les plus beaux
Et, sans dire un seul mot,
Sauront se reconnaître...

Les amants de demain,
Le coeur ensoleillé,
Les yeux émerveillés,
Iront main dans la main.
Les amants de demain,
Enfermés dans un coeur,
Bâtiront leur bonheur
Dès demain...

Les amants de demain
S'aimeront sans raison,
Déchirés d'être heureux,
Enchaînés deux par deux.
Ils iront vers le ciel
En cortège éternel
Par le même chemin,
Les amants de demain...

 

Les Blouses Blanches

 

Ça fera bientôt trois années,
Trois années qu'elle est internée,
Oui, internée avec les fous...
Avec les fous...

C'est à cause d'eux si elle est là,
Seulement voilà, on ne la croit pas,
Mais un jour ça va éclater : la Vérité !
Alors comme elle en a assez de pleurer,
De toutes ses forces elle se met à crier :
"Mais puisque j'vous dis que j'suis pas folle,
vous m'entendez ?!
J'suis pas folle ! J'suis pas folle !! J'suis pas folle !!!"

...Et à chaque fois y'a les blouses blanches...
Encore et toujours les blouses blanches...
Elles lui disent : "Non, vous n'êtes pas folle !"
...pas folle... ...pas folle...

Les blouses blanches...
Elle aussi, elle en a eu une blouse blanche,
Ah non ! C'était une robe... Une petite robe blanche...
Une petite robe blanche avec des fleurs,
Y'avait du soleil tout autour des fleurs,
Et dans sa main à elle, y'avait une main :
Une belle main avec des doigts qui chantaient...
Qui chantaient... Qui chantaient...

Ah ! Encore les blouses blanches !...

Ça fera bientôt huit années
Huit années qu'elle est internée
Oui, internée avec les fous...
Avec les fous...

Un grand trait sur les huit années
Tout comme si rien n's'était passé
Une nuit elle ira leur voler leurs huit années...
Tiens ! V'là la main comme le jour d'la robe blanche...
Mais pourquoi qu'elle a mis toutes ces blouses blanches ?
Non ! Puisque j'vous dis que j'suis pas folle,
vous m'entendez ?
J'suis pas folle ! Je suis pas folle !! J'suis pas folle !!!
Vous voyez bien que c'était vrai...
Moi je savais qu'elle reviendrait... la main...
La belle main qui riait... riait... riait...

On s'aimera toujours...
Mon amour... Aha !
Toujours... Aha !
Mon amour... Ahaha !!...
Toujours !... Ahahaha !!!...

 

Les deux copains

 

'Y avait une fois deux bons copains

Poil dans la main, rien dans la poche

Mais des des tas d'choses dans la caboche

Qui s'en allaient par les chemins

'Y avait un p'tit et puis un grand

Le p'tit avait l'intelligence

Le grand il avait la puissance

Dans les coups durs y s'mettait devant

Et tous les deux deux, le p'tit et le grand

Le coeur joyeux allaient chantaient

Bras-dessus, bras-dessous comme des fous

Tralalala... On s'en va

Mais un jour on reviendra

On aura beaucoup vu et beaucoup retenu

Rien qu'avec nos souvenirs on pourra s'enrichir

Tralalala... On s'en va

Mais un jour, on reviendra

 

Ils eurent soir, ils eurent faim

S'crevèrent de froid, firent naufrage

Remplirent la tête d'un tas de mirages

Se collèrent des ampoules plein les mains

Et d's'en aller tout droit devant eux

Passant de l'Europe en Afrique

Et puis de là, en Amérique

Les v'là un jour revenus chez eux

Et tous les deux, le p'tit et l'grand

Le coeur joyeux allaient chantant

Bras-dessus, bras-dessous comme des fous

Tralalala... Nous voilà!

C'est assez rouler comme ça

Approchez les amis, on a vu des pays

Rien qu'avec nos souvenirs on va vous enrichir

Tralalala... Nous voilà

C'est assez rouler comme ça...

 

Ils se croyaient des types merveilleux

Parce qu'ils savaient des d'histoires

Mais personne ne voulait les croire

On ne les prenait pas au sérieux

Et dégoûtés, les deux copains

Froid dans le coeur, rien dans la poche

Mais des tas d'choses dans la caboche

Sont repartis par les chemins

Et tous les deux, le p'tit et l'grand

Pleurs dans les yeux s'en vont gueulant

Bras-dessus, bras-dessous, bah ! on s'en fout

Tralalala... On s'en va...

Ces gens-là n'nous comprennent pas

Ils travaillent jusqu'au bout

Pour finir dans un trou

Sans rien à s'raconter

Quand ils s'ront de l'autre côté

Tralalala... On s'en va... V'là qui brille là bas...

 

Les mômes de la cloche

 

D'un bout à l'autre de la semaine,
Sur les boulevards, dans les faubourgs,
On les voit traîner par centaines,
Leurs guêtres sales et leurs amours
Dans des chemises de dix jours.
Sous la lumière des réverbères,
Prenant des airs de Pompadour,
Ce sont nos belles ferronnières,
Ce sont nos poupées, nos guignols, nos pantins.
Écoutez dans la nuit,
Elles chantent ce refrain :

"C'est nous les mômes, les mômes de la cloche,
Clochards qui s'en vont sans un rond en poche.
C'est nous les paumées, les purées d'paumées
Qui sommes aimées un soir n'importe où.
Nous avons pourtant
Coeur pas exigeant
Mais personne n'en veut.
Eh ben tant pis pour eux.
Qu'è'qu'ça fout,
On s'en fout !
Nul ne s'y accroche.
Il n'y a pas d'amour
Et l'on sera toujours
Les mômes de la cloche !

Mais comme elles n'ont pas les toilettes
Qu'il faut pour les quartiers rupins,
C'est pas aux Galeries Lafayette
Qu'elles vont faire chaque soir leur turbin.
Le long du canal Saint-Martin,
Au Sébasto, à la chapelle,
On est toujours assez gandin
Pour le monsieur qui vous appelle.
D'l'article populaire, c'est pas du beau joujou.
'y a pas d'poupées en soie
Aux bazars à trente sous.
C'est nous les mômes, les mômes de la cloche,
Clochards qui s'en vont sans un rond en poche.
C'est nous les paumées, les purées d'paumées
Qui sommes aimées un soir n'importe où.
Tout comme nos ribouis,
Nous n'sommes pas vernies.
Jamais l'on ira
Sur la Riviera.
Qu'è'qu'ça fout,
On s'en fout !
Quand l'argent nous fauche,
On va faire quatre jours
Là-bas dans la Tour.
Les mômes de la cloche,
Elles ont vendu toutes leurs caresses.
Elles furent payées tant bien que mal,
Puis un jour, plus rien dans la caisse,
Vont se fiche dans l'canal
Et sans avoir comme un cheval
La pitié des gens de la rue,
On les emmène à l'hôpital.
La foule dit "ce n'est qu'une grue"
Et voilà comment nos poupées, nos pantins,
Lorsqu'elles n'ont plus le sou
S'en vont toutes à Pantin.

C'est nous les mômes, les mômes de la cloche,
Clochards qu s'en vont sans amis, sans proches.
C'est nous les paumées, les purées d'paumées
Qui s'en vont dormir dans l'horrible trou.
Derrière not' convoi
Jamais l'on ne voit
Ni fleurs ni couronnes,
Pas même une personne
Qu'è'qu'ça fout,
On s'en fout !
Quand la mort nous fauche,
C'est not' plus beau jour.
Cloches, sonnez pour
Les mômes de la cloche !...

 

Les neiges de Finlande

 

Un rêve a fait le tour du monde
Sur les épaules d'un marin.
Un rêve a fait le tour du monde.
C'était le mien...
Mon rêve a fait de beaux voyages
Et m'en rapporte des cadeaux.
Entre les mains de mes nuages,
Il met le ciel de Bornéo.

Tout ce qu'il dit devient merveilleux.
Le monde est plein de bruits d'abeilles
Et je le crois !
Le méchant loup est un archange.
Les ogres mangent des oranges
Et je le crois !
Les Cendrillons filent la laine
Pour habiller Croque-Mitaine
Et je le crois !
Alors je dors sur des légendes
Et je peux voir de mon grenier
Tomber les neiges de Finlande
Sur les Noëls d'Aubervilliers...

 

Les Trois Cloches

 

Village au fond de la vallée,
Comme égaré, presqu'ignoré.
Voici qu'en la nuit étoilée,
Un nouveau-né nous est donné.
Jean-François Nicot qu'il se nomme.
Il est joufflu, tendre et rosé.
À l'église, beau petit homme,
Demain tu sera baptisé...

Une cloche sonne, sonne.
Sa voix, d'écho en écho,
Dit au monde qui s'étonne :
"C'est pour Jean-François Nicot."
C'est pour accueillir une âme,
Une fleur qui s'ouvre au jour,
A peine, à peine une flamme
Encore faible qui réclame
Protection, tendresse, amour...

Village au fond de la vallée,
Loin des chemins, loin des humains.
Voici qu'après dix-neuf années,
Coeur en émoi, le Jean-François
Prend pour femme la douce Élise
Blanche comme fleur de pommier.
Devant Dieu, dans la vieille église,
Ce jour, il se sont mariés...

Toutes les cloches sonnent, sonnent.
Leurs voix, d'écho en écho,
Merveilleusement couronnent
La noce à François Nicot.
"Un seul coeur, une seule âme",
Dit le prêtre, "et, pour toujours,
Soyez une pure flamme
Qui s'élève et qui proclame
La grandeur de votre amour."

Village au fond de la vallée,
Des jours, des nuits, le temps a fui.
Voici qu'en la nuit étoilée,
Un coeur s'endort, François est mort...
Car toute chair est comme l'herbe,
Elle est comme la fleur des champs,
Épis, fruits mûrs, bouquets et gerbes,
Hélas vont en se desséchant...

Une cloche sonne, sonne.
Elle chante dans la mort.
Obsédante et monotone,
Elle redit aux vivants :
"Ne tremblez pas, coeurs fidèles.
Dieu vous fera signe un jour.
Vous trouverez, sous son aile,
Avec la Vie Éternelle,
L'éternité de l'amour..."

 

L'homme de Berlin

 

Sous le ciel crasseux qui pleurait d'ennui,
Sous la petite pluie qui tombait sur lui,
Lui... l'homme de Berlin...
Dans le vieux faubourg, au milieu de la nuit,
Il se tenait là. Je n'ai vu que lui,
Lui... l'homme de Berlin...
Etrangère à Berlin, où je venais d'arriver,
Quand on n'attend plus rien,
Quand on veut tout changer,
Berlin vaut bien Berlin.
Moi, il m'en faut peu pour croire, dans la vie,
Que tout peut changer, et pourquoi pas lui ?...
Lui... l'homme de Berlin.
J' me voyais déjà l'aimer pour la vie.
J' recommençais tout, c'était avec lui.
Lui... l'homme de Berlin...

Ne me parlez pas de hasard,
De ciel, ni de fatalité,
De prochains retours, ni d'espoir,
De destin, ni d'éternité.
Ne me parlez pas de Berlin
Puisque Berlin n'est rien pour moi.
Ne me parlez pas de Berlin,
Même si Berlin, c'est tout pour moi.

Sous le ciel crasseux qui pleurait d'ennui,
Sous la petite pluie qui tombait sur lui,
Lui... l'homme de Berlin...
J' l'ai pris pour l'amour, c'était un passant,
Une éternité de quelques instants,
Lui... l'homme de Berlin,
Car lui, l'homme de Berlin, cherchait aussi l'oubli.
Il est parti trop loin
Car, pour user sa vie,
Il n'y a pas que Berlin.
Dans chaque visage, je ne vois que lui
Et, dans chaque nuit, je dors avec lui,
Lui... l'homme de Berlin
Sous quel ciel crasseux, passe-t-il sa vie
Et dans quel Berlin traîne-t-il sa vie,
Lui... l'homme de Berlin ?

Mais y a pas qu'un homme dans ce foutu pays !...
Ici ou ailleurs...
Il n'y a pas que lui...
Il n'y a pas que lui...
Il n'y a pas que lui...
Il n'y a pas que lui...
Il n'y a pas que lui...
Y a pas que lui... que lui... que lui...

 

L'homme des bars

 

Dans un bar,
Au comptoir,
On peut apercevoir
Un garçon aux yeux couleur de suie.
Il boit sans s'arrêter.
Il boit pour oublier
Un mauvais tour que lui a joué la vie.
Quand je viens près de lui,
Tristement, il sourit
Et, doucement, me dit :
"On s'est aimé pendant un an, foll'ment
Et puis on s'est quitté comm' ça... bêtement."

Le cafard,
Le brouillard,
Sont aussi au comptoir
Pour pouvoir lui tenir compagnie
Et, quand vient le matin,
Il emmène son chagrin.
C'est vraiment son seul copain dans la vie.
Puis, quand revient le soir,
On le voit au comptoir
Racontant son histoire :
"On s'est aimé pendant un an, foll'ment
Et puis on s'est quitté comm' ça, bêtement."

Au comptoir,
Un beau soir,
On vient d'apercevoir
Un fille aux yeux couleur de vie.
Ell' vient de s'approcher,
Ell' vient de lui parler,
Elle a une voix tendre, elle est jolie
Et c'est un autre amour
Qui revient pour toujours.
Ils partent dans le jour.
Ils s'aimeront toute la vie, foll'ment.
Foll'ment.

 

L'hymne à l'amour

 

Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
Tant qu'l'amour inond'ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour puisque tu m'aimes

J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J'irais décrocher la lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais

Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais

Si un jour la vie t'arrache à moi
Si tu meurs que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel plus de problèmes
Mon amour crois-tu qu'on s'aime
Dieu réunit ceux qui s'aiment

 

Mariage

 

Six heures, Place de la Trinité,
Quand le coup de feu a claqué
Juste en face du petit café.
La dame qui avait tiré
Regardait d'un air étonné
L'homme en gris qui était tombé.

On ajouta un numéro
Sur le registre de bureau
Du commissariat de police.
La dame, elle ne veut pas parler
Et quand le juge est fatigué,
Elle bavarde avec son passé...
Dire que tout ça a commencé
En même temps qu'un soleil d'été
Qui avait l'air fait pour durer
Et le soleil s'était posé
Sur un jeune homme en gris foncé
Qui avait l'air fait pour danser.
Alors, bien sûr, elle a valsé
Et puis après, l'a embrassé
Il n'en faut pas plus pour aimer.

On ajouta un numéro
Sur le registre de bureau
De la mairie du quatorzième.
Alors, tout devient merveilleux.
Dans les beaux rêves, on ne fait pas mieux.
La dame, elle en ferme les yeux.
Elle revoit, elle revoit
Le seul jour de da vie, je crois
Où elle a fait un signe de croix
Car tout était miraculeux.
L'église chantait rien que pour eux
Et même le pauvre était heureux.
C'est l'amour qui faisait sa tournée
Et, de là-haut, à toutes volées
Les cloches criaient : "Vive la mariée !"

Sonnez, sonnez, carillonnez !
S'il a juré fidélité,
Il a menti, le bien-aimé.
Sonnez, sonnez, carillonnez !
Il a juré fidélité
Il a menti, le bien-aimé...
Carillonnez !...
 

Mon Légionnaire

 

Il avait de grands yeux très clairs
Où parfois passaient des éclairs
Comme au ciel passent des orages.
Il était plein de tatouages
Que j'ai jamais très bien compris.
Son cou portait : "Pas vu, pas pris."
Sur son coeur on lisait : "Personne"
Sur son bras droit un mot : "Raisonne".

Refrain :
J'sais pas son nom, je n'sais rien d'lui.
Il m'a aimée toute la nuit,
Mon légionnaire !
Et me laissant à mon destin,
Il est parti dans le matin
Plein de lumière !
Il était minc', il était beau,
Il sentait bon le sable chaud,
Mon légionnaire !
Y'avait du soleil sur son front
Qui mettait dans ses cheveux blonds
De la lumière !

Bonheur perdu, bonheur enfui,
Toujours je pense à cette nuit
Et l'envie de sa peau me ronge.
Parfois je pleure et puis je songe
Que lorsqu'il était sur mon coeur,
J'aurais dû crier mon bonheur...
Mais je n'ai rien osé lui dire.
J'avais peur de le voir sourire !

Refrain :

On l'a trouvé dans le désert.
Il avait ses beaux yeux ouverts.
Dans le ciel, passaient des nuages.
Il a montré ses tatouages
En souriant et il a dit,
Montrant son cou : "Pas vu, pas pris"
Montrant son coeur : "Ici, personne."
Il ne savait pas...Je lui pardonne.

J'rêvais pourtant que le destin
Me ramèn'rait un beau matin
Mon légionnaire,
Qu'on s'en irait seuls tous les deux
Dans quelque pays merveilleux
Plein de lumière !
Il était minc', il était beau,
On l'a mis sous le sable chaud
Mon légionnaire !
Y'avait du soleil sur son front
Qui mettait dans ses cheveux blonds
De la lumière !


 

Pour qu'elle soit jolie ma chanson

 

Il y a des chansons qui font un grand succès.
C'est parce que la musique en est très populaire...

- "Quand il me prend dans ses bras..."
- Quelque chose dans ce genre-là...

- Oui, voilà ! C'est pas mal ça...
Il y a des chansons qui font un grand succès
C'est parce que les paroles ne sont pas ordinaires...

- "Et ça gueule ça, madame..."

- Tiens ! J'ai entendu ça quelque part...

Il y a des chansons qui font un grand succès.
C'est parce que l'interprète est extraordinaire.

- "C'est presque toujours ça..."

Mais la mienne n'a pas tout ça.
Je vais vous expliquer pourquoi :

Pour qu'elle soit jolie, ma chanson,
Il faut avant tout être deux.
Il y a bien sûr un garçon
Et une fille pour le rendre heureux.
Si vous me prêtiez votre voix
Pour chanter avec moi
Cette chanson d'amour,
Mais elle n'a rien d'original
C'est tout à fait normal
Qu'elle rime avec "toujours".

- Je regrette pour la chanson
Mais il y manque un je-ne-sais-quoi
Et vous pourrez dire au garçon
Que cette chanson n'est pas pour moi !

Je vois bien ce qu'il vous faut :
Un port et un matelot,
Des bagarres dans un bar,
Rien que des trucs sinistres...
Un pauvr' type que l'on pend,
Des gens qui parlent haut,
Un monsieur distingué,
Un accordéoniste...
J'ai même entendu dire
C'est par trop fantaisiste !
Que vous chantiez un clown...
Eh bien ! Bravo pour le clown !...

- Non ! Non, mais dites donc !
Vous m'engueulez !

Oh ! Excusez-moi !
Je me suis laissé un p'tit peu emporter...

- Alors, à votre avis, cette chanson serait pour moi ?

Mais oui !

- Eh bien ! re-chantez-la moi !...
Pour qu'elle soit jolie, ma chanson,
Il faut avant tout être deux.
Il y a bien sûr un garçon
Et une fille pour le rendre heureux.
Si vous me prêtiez votre voix
Pour chanter avec moi
Cette chanson d'amour,
Mais elle n'a rien d'original.
Tout compte fait, c'est pas mal
Qu'elle rime avec "toujours".

Et une fille pour le rendre heureux.
Voilà ! Je vous prête ma voix
Pour chanter avec vous
Cette chanson d'amour,
Mais elle n'a rien d'original
Tout compte fait, c'est pas mal
Qu'elle rime avec "toujours".

Qu'elle est donc jolie, ma chanson,
Car je la chante malgré moi
Et vous pourrez dire au garçon
Que cette chanson est bien pour moi !...

 

Quand même

 

Le bonheur quotidien,
Vraiment, ne me dit rien.
La vertu n'est que faiblesse
Qui voit sa fin dans le ciel.
Je préfère la promesse
Des paradis artificiels.

Je sais qu'à la porte d'un bar
Où j'aurai bu jusqu'à l'extrême,
On ramassera quelque part
Mon corps brûlé sur un brancard.
Je bois quand même...
Que sous la drogue lentement,
D'extase en extase suprême,
Je m'approche implacablement
Du sombre asile des déments.
J'en prends quand même...
Je sais qu'en la femme fatale,
Dans les bras d'un amant trop blême,
S'infiltrera l'horrible mal
Dont on crève au lit d'hôpital.
J'aime quand même...

Mes sens inapaisés,
Cherchant pour se griser
L'aventure des nuits louches,
Apportez-moi du nouveau.
Le désir crispe ma bouche.
La volupté brûle ma peau.

Je sais qu'à la porte d'un bar
Où j'aurai bu jusqu'à l'extrême,
On ramassera quelque part
Mon corps brûlé sur un brancard.
Je bois quand même...
Que sous la drogue lentement,
D'extase en extase suprême,
Je m'approche implacablement
Du sombre asile des déments.
J'en prends quand même...
Je sais qu'en la femme fatale,
Dans les bras d'un amant trop blême,
S'infiltrera l'horrible mal
Dont on crève au lit d'hôpital.
J'aime quand même...

 

Sérénade du pavé

 

Si je chante sous ta fenêtre,
Ainsi qu'un galant troubadour
Et si je veux t'y voir paraître,
Ce n'est pas, hélas, par amour.
Que m'importe que tu sois belle,
Duchesse, ou lorette aux yeux doux
Ou que tu laves la vaisselle,
Pourvu que tu jettes deux sous.

Sois bonne, ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté.
Ton offrande est la bienvenue.
Fais-moi la charité.
Sois bonne, ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté.
Devant moi, devant moi, sois la bienvenue.

L'amour, vois-tu, moi, je m'en fiche.
Ce n'est beau que dans les chansons.
Si quelque jour, je deviens riche,
On m'aimera bien sans façons.
J'aurais vite une châtelaine
Si j'avais au moins un château
Au lieu d'un vieux tricot de laine
Et des bottines prenant l'eau.

Sois bonne, ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté.
Ton offrande est la bienvenue.
Fais-moi la charité.
Sois bonne, ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai si souvent chanté.
Devant moi, devant moi, sois la bienvenue.

Mais ta fenêtre reste close
Et les deux sous ne tombent pas.
J'attends cependant peu de chose.
Jette-moi ce que tu voudras.
Argent, pain sec ou vieilles hardes,
Tout me fera plaisir de toi
Et je prierai Dieu qu'il te garde
Un peu mieux qu'il n'a fait pour moi.

Sois bonne, ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai souvent chanté.
Ton offrande est la bienvenue.
Fais-moi la charité.
Sois bonne, ô ma chère inconnue
Pour qui j'ai souvent chanté.
Devant moi, devant moi, sois la bienvenue...

 

Tant qu'il y aura des jours

 

Tant qu'il y aura des jours,
On se dira "je t'aime"
Et les serments d'amour
Seront toujours les mêmes,
Car, pour parler d'amour,
Il n'a pas d' problème.
On redira toujours :
"Oh mon amour, je t'aime."

Et depuis que la terre est la terre,
Il n'y a rien à faire, rien à faire...
C'est ainsi, c'est la vie
Mais tant mieux pour les amoureux.

Tant qu'il ya aura des jours,
On se dira "je t'aime"
Et les serments d'amour
Seront toujours les mêmes,
Car, pour parler d'amour,
Il n'y a pas d' problème.
On redira toujours :
"Oh mon amour, je t'aime."

... Car, pour parler d'amour,
Il n'y a pas d' problème.
On redira toujours :
"Oh mon amour, je t'aime."

 

Tu es partout

 

Nous nous aimons bien tendrement

Comme s'aiment tous les amants

Et puis un jour, tu m'as quitté

Depuis je suis désespérée

Je te vois partout dans le ciel

Je te vois partout sur la terre

Tu es ma joie et mon soleil

Ma nuit, mes jours, mes aubes claires

 

Tu es partout car tu es dans mon coeur

Tu es partout car tu es mon bonheur

Toutes les choses qui sont autour de moi

Même la vie ne représente que toi

Des fois je rêve que je suis dans tes bras

Et qu'à l'oreille tu me parles tout bas

Tu dis des choses qui font fermer les yeux

Et moi je trouve ça merveilleux

 

Peut-être un jour, tu reviendras

Je sais que mon coeur t'attendra

Tu ne pourras pas oublier

Les jours que nous avons passés

Mes yeux te cherchent sans arrêt

Ecoute bien mon coeur t'appelle

Nous pourrons si bien nous aimer

Tu verras, la vie sera belle...

 

Tu es partout car tu es dans mon coeur

Tu es partout car tu es mon bonheur

Toutes les choses qui sont autour de moi

Même la vie ne représente que toi

Des fois je rêve que je suis dans tes bras

Et qu'à l'oreille tu me parles tout bas

Tu dis des choses qui font fermer les yeux

Et moi je trouve ça merveilleux

 

Des fois je rêve que je suis dans tes bras

Et qu'à l'oreille tu me parles tout bas

Tu dis des choses qui font fermer les yeux

Et moi je trouve ça merveilleux

 

Un coin tout bleu

 

Voilà l'printemps, les fleurs jolies

Tout l'monde à l'air d'aimer la vie

J'crois bien qu'y a qu'moi qu'aime pas l'soleil

C'est pas d'ma faute, 'y donne sommeil

A quoi qu'ça sert l'soleil qui brille

Puisque l'hiver y s'éparpille

Madame la pluie vient l'remplacer

Sûrement qu'il doit être fatigué

 

Mais j'ai trouvé dans tes grands yeux

Un coin d'espoir, un coin tout bleu

Mais ce coin-là n'est pas pour moi

Puisque ton coeur n'est plus à toi

Et quand le mien est malheureux

Il va tout seul dans son coin bleu

Tu as caché dans tes grands yeux

Un ciel d'amour, un ciel tout bleu

 

Mais un beau jour rempli d'étoiles

Mon coin tout bleu sera en voile

J'entendrai les fleurs du printemps

Crier l'amour à tous les vents

Adieu les cieux couverts de pluie

D'un coup s'éclaircira ma vie

C'est que mon coeur sera en joie

Puisque le tien viendra vers moi

 

Je t'attendrai dans mon coin bleu

Qui se cache dans tes grands yeux

Tu verras comme c'est merveilleux

Tous les amants y seront heureux

Mmmmm....

En attendant ce jour heureux

Je t'attendrai dans mon coin bleu....

 

Un jeune homme chantait

 

Sur la route, la grand'route,
Un jeune homme va chantant.
Sur la route, la grand'route,
Une fille va rêvant,
Une fleur à son corsage
Et des yeux pleins de douceur,
Une fleur à son corsage
Et des rêves plein le coeur.

{Refrain:}
Un jeune homme chantait
Ha ha ha ha ha ha
Une fille rêvait
Hum hum hum...

Sur la route, la grand'route,
Quand ils se sont aperçus,
Sur la route, la grand'route,
L'un vers l'autre ils ont couru.
Dans ses bras, il l'a tenue,
Il a dit : "Que tu me plais."
Dans ses bras il l'a tenue,
Elle a dit : "Je t'espérais.'

{Refrain}

Il a défait son corsage
Puis a dit : "Je suis heureux."
Il a défait son corsage,
Elle a dit : "Toujours ... Nous deux."
Tandis qu'au loin sur la route
Un jeune homme va chantant.
Sur le bord de la grand'route
Une fleur meurt doucement.

Un jeune homme chantait
Ha ha ha ha ha ha
Une fille pleurait
Hum hum hum...

 

Un refrain courait dans la rue

 

Dans un amour, faut d'la fierté,
Pouvoir se taire, de la dignité,
Savoir partir au bon moment,
Cacher son mal en souriant,
Et je me disais en marchant
Que j'avais su partir à temps.
Si mon coeur est désespéré,
Il ne m'aura pas vu pleurer.

Un refrain courait dans la rue,
Bousculant les passants,
Qui s'faufilait dans la cohue
D'un p'tit air engageant.
J'étais sur son passage.
Il s'arrêta devant moi
Et me dit d'être sage.
"Tu es triste, mon Dieu, pourquoi ?
Viens, et rentre dans ma chanson.
Il y a de beaux garçons...
Jette ton chagrin dans le ruisseau
Et tourne-lui le dos..."

Il faut que ton couplet soit gai,
Alors parlons du mois de mai,
Des arbres en robe, de lilas
Et de l'été qui pousse en tas.
'y a des violettes, un balcon.
Un vieux poète chante une chanson.
Ma robe est tachée de soleil.
Je le garde pour mes réveils.

Un refrain courait dans la rue,
Bousculant les passants,
Qui s'faufilait dans la cohue
D'un p'tit air engageant.
Les gens sur son passage,
Se regardaient l'air surpris,
Cessaient leurs bavardages :
"Quel est donc ce malappris ?"
Oui, mais l'air était entraînant
Et les mots engageants
Et surtout, il y avait dedans
Du rire à bout portant...

Si cet air qui court dans la rue
Peut chasser vos tourments,
Alors entrez dans la cohue.
'y a d'la place en poussant...


C'est lui que mon coeur a choisi

 

Je m'rappelle plus comment on s'était rencontrés
Je ne sais plus si c'est lui qui a parlé l'premier
Ou bien si c'était moi qui avais fait les avances
Ça n'a plus d'importance
Tout c'que je veux me rappeler :

{Refrain:}
C'est lui que mon cœur à choisi
Et quand il me tient contre lui
Dans ses yeux caressants
Je vois le ciel qui fout le camp
C'est bon ... C'est épatant !
Il n'a pas besoin de parler
Il n'a rien qu'à me regarder
Et je suis à sa merci
Je peux rien contre lui
Car mon cœur l'a choisi.

Je n'sais pas s'il est riche ou s'il a des défauts,
Mais d'l'aimer comm' je l'aime, un homme est toujours beau.
Et quand on va danser, qu'il pose sur mes hanches
Ses belles mains si blanches,
Ça m'fait froid dans le dos

{Refrain}

J'sais pas c'qui m'arrivera, si ça dur'ra longtemps,
Mais j'me fich' du plus tard, j'veux penser qu'au présent.
En tout cas il m'a dit qu'il m'aim'rait tout'la vie
C'que la vie s'ra jolie
Si il m'aim'... pour tout l'temps !

{Refrain}

Une enfant

 

Une enfant, une enfant de seize ans,
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin...

Elle vivait dans un de ces quartiers
Où tout le monde est riche à crever.
Elle avait quitté ses parents
Pour suivre un garçon, un bohème
Qui savait si bien dire "je t'aime".
Ça en devenait bouleversant,
Et leurs deux coeurs ensoleillés
Partirent sans laisser d'adresse,
Emportant juste leur jeunesse
Et la douceur de leur péché.

Une enfant, une enfant de seize ans,
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin...

Leurs coeurs n'avaient pas de saisons
Et ne voulaient pas de prison.
Tous deux vivaient au jour le jour,
Ne restant jamais à la même place.
Leurs coeurs avaient besoin d'espace
Pour contenir un tel amour.
Son présent comme son futur,
C'était cet amour magnifique
Qui la berçait comme d'un cantique
Et perdait ses yeux dans l'azur.

Une enfant, une enfant de seize ans,
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin...

Mais son amour était trop grand,
Trop grand pour l'âme d'une enfant.
Elle ne vivait que par son coeur
Et son coeur se faisait un monde,
Mais Dieu n'accepte pas les mondes
Dont il n'est pas le Créateur.
L'amour étant leur seul festin,
Il la quitta pour quelques miettes.
Alors, sa vie battit en retraite
Et puis l'enfant connut la faim.

Une enfant, une enfant de seize ans,
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin
... morte ..!
Aaaah ...

Mon vieux Lucien

 

Quelle chance que t'as
D'avoir, Lucien,
Un vieux copain
Comme moi.
Moi, tu m' connais.
J'aime rigoler
Et m'amuser,
Pas vrai ?
Alors ce soir,
Histoire de rire,
Et tu peux m' croire
Sans réfléchir,
Comme ça pour voir
Et sans prévenir
J'ai dit aux copains :
"On va chez Lucien."

Quelle chance que t'as
D'avoir, Lucien,
Un vieux copain
Comme moi.
Tu peux t' vanter,
Lorsque j'y pense,
D'avoir d' la chance,
Tu sais !
Mais tu n' dis rien.
Tu m' laisses parler.
J' te connais bien.
Tu m' fais marcher.
Moi ça n' fait rien.
Tu peux y aller,
Mais maintenant, ça va
Et dis-moi pourquoi
Tu fais cette tête-là
Comme ça ?
Mais... Regarde-moi...
T'as les yeux gonflés.
Je t'ai réveillé ?
Ah non ! T'écrivais à ta Bien-aimée...
Qu'est-ce que tu caches là ?
Là...dans ton tiroir...
Eh ben, quoi, fais voir !
...
Tu voulais m' faire peur ?!...
Ah...Ha ! C' que t'es blagueur !

Quelle chance que t'as
D'avoir, Lucien,
Un vieux copain
Comme moi.
Mai j' te connais
Mieux que personne.
C'est c' qui t'étonne,
Pas vrai ?
Un autre que moi
N' comprendrait pas
Mais moi j' devine
Que tu m' taquines.
Tu veux peut-être
Finir ta lettre...
J' vais l' dire aux copains,
Et puis, tu nous rejoins...

Quelle chance que t'as.
C'est pas pour dire
Que j'aime bien rire,
Crois-moi !
Un autre que moi
Aurait marché
A ton ciné.
Pas moi !
Allez, au revoir.
A tout à l'heure.
T'en fais une tête, sacré farceur !
Ah non ! Bien sûr que j'ai pas peur !
Toi 'y a pas d' danger
De te voir un jour
Souffrir et mourir
D'amour...

...Lucien !...
Eh bien quoi, Lucien !...
Donne-moi c' que t'as dans la main !
Ah ! C' t'agréable, d'être ton copain !
Ah non, Lucien !
Allez...
Viens !...

 

Milord

 

Allez venez! Milord
Vous asseoir à ma table
Il fait si froid dehors
Ici, c'est confortable
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises
Vos peines sur mon coeur
Et vos pieds sur une chaise
Je vous connais, Milord
Vous ne m'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port
Une ombre de la rue...

Pourtant, je vous ai frôlé
Quand vous passiez hier
Vous n'étiez pas peu fier
Dame! le ciel vous comblait
Votre foulard de soie
Flottant sur vos épaules
Vous aviez le beau rôle
On aurait dit le roi
Vous marchiez en vainqueur
Au bras d'une demoiselle
Mon Dieu! qu'elle était belle
J'en ai froid dans le coeur...

Allez venez! Milord
Vous asseoir à ma table
Il fait si froid dehors
Ici, c'est confortable
Laissez-vous faire, Milord
Et prenez bien vos aises
Vos peines sur mon coeur
Et vos pieds sur une chaise
Je vous connais, Milord
Vous ne m'avez jamais vue
Je ne suis qu'une fille du port
Une ombre de la rue...

Dire qu'il suffit parfois
Qu'il y ait un navire
Pour que tout se déchire
Quand le navire s'en va
Il emmenait avec lui
La douce aux yeux si tendres
Qui n'a pas su comprendre
Qu'elle brisait votre vie
L'amour, ça fait pleurer
Comme quoi l'existence
Ça vous donne toutes les chances
Pour les reprendre après...

Allez venez! Milord
Vous avez l'air d'un môme
Laissez-vous faire, Milord
Venez dans mon royaume
Je soigne les remords
Je chante la romance
Je chante les milords
Qui n'ont pas eu de chance
Regardez-moi, Milord
Vous ne m'avez jamais vue...
Mais vous pleurez, Milord
Ça, j' l'aurais jamais cru.

+parlé:

Eh! bien voyons, Milord
Souriez-moi, Milord
Mieux que ça, un p'tit effort...
Voilà, c'est ça!
Allez riez! Milord
Allez chantez! Milord
Ta da da da...
Mais oui, dansez, Milord
Ta da da da...
Bravo! Milord...
Encore, Milord...
Ta da da da...


 

J'suis mordue

 

Quand les copines parlent de mon p'tit homme,
Disent : "Ah ! c'qu'il est laid !
Il est tatoué, ridé comme une vieille pomme.
Il n'a rien qui plaît."
C'que je me bidonne avec toutes leurs salades,
Bobards à la noix.
Qu'est-ce que je peux rendre aux reines de la panade
Qui bêchent mon p'tit roi ?
S'il est simple, s'il a l'air d'un fauché.
En douce, comment qu'il vous fait guincher.

Avec sa face blême,
Son col café-crème,
Quand il me dit "je t'aime",
J'suis mordue !
Ses grandes patoches blanches,
Son corps qui se déhanche,
C'est Dandy la planche :
J'suis mordue !
C'lui qui l'connait pas le prend pour un bon apôtre.
Il sait si bien faire meilleur que les autres.
Si je lui fais un 'vanne
Avec ses tatanes,
Oh ! comment qu'il me dépanne :
J'suis mordue !

Si on lui demande : "Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?"
Il répond froidement :
"Je suis chômeur, j'mange mes économies."
C'est navrant, vraiment,
Puis il exhibe sa carte de chômage
Et s'plaît d'ajouter :
"Ça m'sert en plus 'près d'certains personnages
D'carte d'identité."
Puis sortant sa photo, il s'écrie
"Ah y'a rien de mieux à l'anthropométrie !"

Avec sa face blême,
Son col café-crème,
Quand il me dit "je t'aime",
J'suis mordue !
Toujours y m'resquille.
Il me prend pour une bille
Mais j'suis une bonne fille.
J'suis mordue !
Au billard russe, chaque soir, il s'exerce.
"Faut bien", dit-il, "faire marcher le commerce."
Il peut tout me faire.
C'est là mon affaire.
Il n'y a rien à faire... J'suis mordue !

Quand je serai vieille, il me plaquera, j'en suis sûre,
A moins qu'il claque avant moi, ça me rassure !
Ah, c'est un phénomène.
J'suis faite comme une reine,
Mais dès qu'il s'amène,
J'suis mordue !


La foule

 

Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule,
Et la foule vient me jeter entre ses bras...

Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Écrasés l'un contre l'autre
Nous ne formons qu'un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l'un et l'autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.

Entraînés par la foule qui s'élance
Et qui danse
Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s'envolent
Et retombent tous deux
Épanouis, enivrés et heureux...

Et la joie éclaboussée par son sourire
Me transperce et rejaillit au fond de moi
Mais soudain je pousse un cri parmi les rires
Quand la foule vient l'arracher d'entre mes bras...

Emportés par la foule qui nous traîne
Nous entraîne
Nous éloigne l'un de l'autre
Je lutte et je me débats
Mais le son de sa voix
S'étouffe dans les rires des autres
Et je crie de douleur, de fureur et de rage
Et je pleure...

Entraînée par la foule qui s'élance
Et qui danse
Une folle farandole
Je suis emportée au loin
Et je crispe mes poings, maudissant la foule qui me vole
L'homme qu'elle m'avait donné
Et que je n'ai jamais retrouvé...

Les mots d'amour

 

C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer, des fois,
Des fois, j' voudrais crier
Car j' n'ai jamais aimé,
Jamais aimé comme ça.
Ça, je peux te l'jurer.
Si jamais tu partais,
Partais et me quittais,
Me quittais pour toujours,
C'est sûr que j'en mourrais,
Que j'en mourrais d'amour,
Mon amour, mon amour...

C'est fou c' qu'il me disait
Comme jolis mots d'amour
Et comme il les disait
Mais il ne s'est pas tué
Car, malgré mon amour,
C'est lui qui m'a quittée
Sans dire un mot.
Pourtant des mots,
'y en avait tant,
'y en avait trop...

C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer, des fois,
Des fois, je voudrais crier
Car j' n'ai jamais aimé,
Jamais aimé comme ça.
Ça, je peux te l'jurer.
Si jamais tu partais,
Partais et me quittais,
Me quittais pour toujours,
C'est sûr que j'en mourrais,
Que j'en mourrais d'amour,
Mon amour, mon amour...

Et voilà qu'aujourd'hui,
Ces mêmes mots d'amour,
C'est moi qui les redis,
C'est moi qui les redis
Avec autant d'amour
A un autre que lui.
Je dis des mots
Parce que des mots,
Il y en a tant
Qu'il y en a trop...

C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer des fois,
Des fois, j' voudrais crier
Car j' n'ai jamais aimé,
Jamais aimé comme ça.
Ça, je peux te l'jurer.
Si jamais tu partais,
Partais et me quittais,
Me quittais pour toujours,
C'est sûr que j'en mourrais,,
Que j'en mourrais d'amour
Mon amour, mon amour...

Au fond c' n'était pas toi.
Comme ce n'est même pas moi
Qui dit ces mots d'amour
Car chaque jour, ta voix,
Ma voix, ou d'autres voix,
C'est la voix de l'amour
Qui dit des mots,
Encore des mots,
Toujours des mots,
Des mots d'amour...

C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer, des fois...
Si jamais tu partais,
C'est sûr que j'en mourrais...
C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer... d'amour...

 

L'homme à la moto

 

{Refrain:}
Il portait des culottes, des bottes de moto
Un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos
Sa moto qui partait comme un boulet de canon
Semait la terreur dans toute la région.

Jamais il ne se coiffait, jamais il ne se lavait
Les ongles pleins de cambouis mais sur les biceps il avait
Un tatouage avec un coeur bleu sur la peau blême
Et juste à l'intérieur, on lisait : "Maman je t'aime"
Il avait une petite amie du nom de Marie-Lou
On la prenait en pitié, une enfant de son âge
Car tout le monde savait bien qu'il aimait entre tout
Sa chienne de moto bien davantage...
{au Refrain}

Marie-Lou la pauvre fille l'implora, le supplia
Dit : "Ne pars pas ce soir, je vais pleurer si tu t'en vas..."
Mais les mots furent perdus, ses larmes pareillement
Dans le bruit de la machine et du tuyau d'échappement
Il bondit comme un diable avec des flammes dans les yeux
Au passage à niveau, ce fut comme un éclair de feu
Contre une locomotive qui filait vers le midi
Et quand on débarrassa les débris...

On trouva sa culotte, ses bottes de moto
Son blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos
Mais plus rien de la moto et plus rien de ce démon
Qui semait la terreur dans toute la région...

 

L'orgue des amoureux

 

Un vieil orgue de Barbarie
Est venu jouer l'autre jour
Sous ma fenêtre, dans la cour
Une ancienne chanson d'amour
Et pour que rien, rien ne varie,
Amour rimait avec toujours.
En écoutant cette romance
Qui me rappelait le passé,
Je crus que j'en avais assez
Mais comme hélas, tout recommence,
Tout hélas a recommencé,
Tout hélas a recommencé.

Je t'ai donné mon coeur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en choeur,
Est à toi pour la vie.

C'est pourtant vrai, lorsque j'y pense,
Que je l'aimais éperduement
Et que jamais aucun amant
Ne m'a causé plus de tourments,
Mais voilà bien ma récompense
D'avoir pu croire en ses serments.
Il a suffi d'une aventure
Plus banale en vérité
Pour qu'un beau soir, sans hésiter,
Il obéit à sa nature.
Je ne l'avais pas mérité.
Je ne l'avais pas mérité.

Je t'ai donné mon coeur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en choeur,
Est à toi pour la vie.

Que pouvons-nous contre nous-mêmes ?
Chacun de nous suit son chemin.
C'est le sort de tous les humains
Mais ceux qui vont main dans la main
En se disant tout bas "je t'aime"
Devraient songer aux lendemains
Sur une triste ritournelle
Dont l'écho s'est vite envolé.
L'orgue à la fin s'en est allé
Et, pardonnant à l'infidèle,
J'ai chanté pour me consoler,
J'ai chanté pour me consoler.

Je t'ai donné mon coeur.
Je t'ai donné ma vie
Et mon âme ravie,
Malgré ton air moqueur,
Reprenons tous en choeur,
Est à toi pour la vie.
Je t'ai donné mon coeur, je t'ai donné ma vie...

 

Mon manège à moi

 

Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi, c'est toi
Je suis toujours à la fête
Quand tu me tiens dans tes bras

Je ferais le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde
Pour m'étourdir autant que toi...

Ah! Ce qu'on est bien tous les deux
Quand on est ensemble nous deux
Quelle vie on a tous les deux
Quand on s'aime comme nous deux

On pourrait changer de planète
Tant que j'ai mon coeur près du tien
J'entends les flons-flons de la fête
Et la terre n'y est pour rien

Ah oui! Parlons-en de la terre
Pour qui elle se prend la terre?
Ma parole, y'a qu'elle sur terre!!
Y'a qu'elle pour faire tant de mystères!

Mais pour nous y'a pas d'problèmes
Car c'est pour la vie qu'on s'aime
Et si y'avait pas de vie, même,
Nous on s'aimerait quand même

Car...
Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi, c'est toi
Je suis toujours à la fête
Quand tu me tiens dans tes bras

Je ferais le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde...
Mon manège à moi, c'est toi!

 

Non, je ne regrette rien

 

Non! Rien de rien ...
Non ! Je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait
Ni le mal tout ça m'est bien égal !

Non ! Rien de rien ...
Non ! Je ne regrette rien...
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé!

Avec mes souvenirs
J'ai allumé le feu
Mes chagrins, mes plaisirs
Je n'ai plus besoin d'eux !

Balayés les amours
Et tous leurs trémolos
Balayés pour toujours
Je repars à zéro ...

Non ! Rien de rien ...
Non ! Je ne regrette nen ...
Ni le bien, qu'on m'a fait
Ni le mal, tout ça m'est bien égal !

Non ! Rien de rien ...
Non ! Je ne regrette rien ...
Car ma vie, car mes joies
Aujourd'hui, ça commence avec toi !

 

Sous le ciel de Paris

 

Sous le ciel de Paris,
S'envole une chanson.
Elle est née d'aujourd'hui
Dans le coeur d'un garçon.
Sous le ciel de Paris,
Marchent les amoureux.
Leur bonheur se construit
Sur un fait pour eux.
Sous le pont de Bercy,
Un philosophe assis,
Deux musiciens, quelques badauds
Puis des gens par milliers,

Sous le ciel de Paris,
Jusqu'au soir, vont chanter
L'hymne d'un peuple épris
De sa vieille Cité.
Près de Notre-Dame,
Parfois, couve un drame,
Oui, mais à Paname,
Tout peut s'arranger.
Quelques rayons du ciel d'été,
L'accordéon d'un marinier,
L'espoir fleurit
Au ciel de Paris.

Sous le ciel de Paris,
Coule un fleuve joyeux.
Il endort, dans la nuit,
Les clochards et les gueux.
Sous le ciel de Paris,
Les oiseaux du Bon Dieu
Viennent du monde entier
Pour bavarder entre eux
Et le ciel de Paris
A son secret pour lui.
Depuis vingt siècles, il est épris
De notre île Saint-Louis.

Quand elle lui sourit,
Il met son habit bleu.
Quand il pleut sur Paris,
C'est qu'il est malheureux.
Quand il est trop jaloux
De ses millions d'amants,
Il fait gronder sur eux
Son tonnerre éclatant
Mais le ciel de Paris n'est pas longtemps cruel...
Pour se faire pardonner, il offre un arc-en-ciel...

 

Padam... Padam...

 

Cet air qui m'obsède jour et nuit
Cet air n'est pas né d'aujourd'hui
Il vient d'aussi loin que je viens
Traîné par cent mille musiciens
Un jour cet air me rendra folle
Cent fois j'ai voulu dire pourquoi
Mais il m'a coupé la parole
Il parle toujours avant moi
Et sa voix couvre ma voix

Padam...padam...padam...
Il arrive en courant derrière moi
Padam...padam...padam...
Il me fait le coup du souviens-toi
Padam...padam...padam...
C'est un air qui me montre du doigt
Et je traîne après moi comme un drôle d'erreur
Cet air qui sait tout par coeur

Il dit: "Rappelle-toi tes amours
Rappelle-toi puisque c'est ton tour
'y a pas d'raison pour qu'tu n'pleures pas
Avec tes souvenirs sur les bras...
" Et moi je revois ceux qui restent
Mes vingt ans font battre tambour
Je vois s'entrebattre des gestes
Toute la comédie des amours
Sur cet air qui va toujours

Padam...padam...padam...
Des "je t'aime" de quatorze-juillet
Padam...padam...padam...
Des "toujours" qu'on achète au rabais
Padam...padam...padam...
Des "veux-tu" en voilà par paquets
Et tout ça pour tomber juste au coin d'la rue
Sur l'air qui m'a reconnue
...
Écoutez le chahut qu'il me fait
...
Comme si tout mon passé défilait
...
Faut garder du chagrin pour après
J'en ai tout un solfège sur cet air qui bat...
Qui bat comme un coeur de bois...